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Comment éviter la violence éducative ordinaire

violence éducative ordinaire

En 1979, la Suède abrogeait le « droit de correction » des adultes sur les enfants. Grosso modo depuis 40 ans, les Suédois ne peuvent plus lever la main sur les enfants. En 2018, en France, ce fameux « droit de correction » est toujours de rigueur.

Cherchez l’erreur !

Violence éducative ordinaire

Alice Miller, grande philosophe et psychanalyste qui a pensé et systématisé la violence éducative, explique les raisons même de cette violence : quand on a grandi sous la férule d’un adulte violent, il est incroyablement difficile de la remettre en question, une fois adulte. Les enfants trouvent facilement des excuses aux parents qui ont été trop sévères ou qui ont eu parfois la main un peu lourde : après tout, c’était pour notre bien ! Remettre en question l’éducation reçue, c’est prendre le risque de tout remettre en question, prendre le risque d’un trop grand déséquilibre !

Voilà ce qui explique, d’après Alice Miller, des siècles de « violence éducative ordinaire », voilà pourquoi les lois ont tant de mal à bouger à ce sujet.

Une fessée de temps en temps

J’en veux pour preuve qu’il suffit de demander autour de soi : est-ce vraiment si mauvais, une fessée ou une claque, de temps en temps ?

  • On entendra souvent que dans des cas exceptionnels, il n’y a pas d’autres choix! « C’est parfois si compliqué de mettre des limites. On s’en veut après, on s’excuse mais sur le coup, on n’avait pas d’autres solutions. »
  • On nous répondra que le débat est ailleurs. « Une société laxiste ne donne rien de bon. D’ailleurs, moi, mon père n’y allait pas de main morte et j’ai survécu ! Je n’ai jamais été aussi violent avec mes propres enfants, alors, ils survivront d’autant mieux ! »

Si la correction physique n’est plus autorisée dans les écoles et si elle tend à disparaître dans la vie des familles, il n’en reste pas moins que la violence psychologique est présente partout. Si vous ne me croyez pas, faites un tour dans la queue d’un supermarché le mercredi après-midi ou allez au cinéma à l’heure des enfants. Difficile de ne pas être dans la violence verbale, dans l’impératif compulsif (Fais-ceci, pas ça ! Ne bouge pas ! Arrête !).

Et je ne parle pas de la violence verbale qui s’échange entre adultes, entre automobilistes ou parfois au travail…

A la racine du mal

Le métier de parents, de prof ou d’éducateur est compliqué. Mais compliqué…pour une raison, somme toute assez simple : il est difficile de ne pas être dans un rapport brutal avec les enfants quand on a été soi-même dans un rapport d’autorité où la violence physique et verbale était courante.

Prendre le « mal à la racine » serait donc un long cheminement personnel pour guérir des violences de notre enfance et prendre conscience des petits mots, des petits gestes, des croyances qui ont façonné nos personnalités.

Aujourd’hui, nous nous surprenons parfois à dire à nos enfants des phrases entendues dans notre enfance. Tant mieux s’il s’agit de mots tendres. Mais s’il est question, au contraire, d’impératifs, d’interdits arbitraires ou de petites phrases assassines, c’est à nous de nous interroger pour les dépasser.

Nos enfants ne sont pas forcés de payer les pots cassés de notre passé.

Le paradoxe du pouvoir

L’éducation traditionnelle avait (ou « a » toujours) l’objectif de transmettre les « bonnes manières ». Partant de cela, il y a une lutte qui s’installe où l’adulte « doit » gagner sur l’enfant, qui par essence ne connaît pas « les bonnes » manières (dire « merci » et « bonjour », penser à « partager », ne pas courir, ne pas crier…Ca ne vient pas naturellement !).

Face à la question du pouvoir, on observe souvent 2 écoles :

  • La famille « traditionnelle » : l’autorité vient de l’adulte, on lutte, l’adulte gagne. N’en parlons plus !
  • La famille « démocratique » : on rejette l’autorité qui nous a blessé enfant, on refuse en tant que parent d’exercer un pouvoir sur son enfant. Les enfants n’ont pas de cadre rassurant, ils paniquent. C’est l’angoisse !

Le point commun de ces 2 types de famille est que la réflexion nécessaire sur l’autorité n’est pas faite ou mal aboutie.

Leadership

Jesper Juul, thérapeute et conférencier suédois, oppose à l’idée d’autorité, le principe de « leadership ». Il avance que pour être un parent épanoui avec des enfants épanouis, nous devons développer une autorité personnelle qui n’a rien à voir avec une façon dictatoriale de vivre la relation.

Les enfants sont l’occasion de faire émerger en nous une sagesse et une conscience qui rend notre vie utile et juste. A nous de saisir l’occasion d’avancer sur un chemin de développement personnel (n’ayons pas peur des grands mots !) :

  • comment poser calmement mes besoins, mes valeurs et mes attentes (autorité personnelle) ?
  • comment être intègre dans chaque situation ?
  • comment être authentique dans mon rapport à moi-même et à l’autre ?
  • Quand, où et comment être disponible et favoriser dans ma relation à mon enfant l’attachement nécessaire à son épanouissement ?

Voilà 4 questions pour cheminer chaque jour vers le parent que nous sommes et que nous souhaitons être pour notre enfant.

leadership parental

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Et vous ? Quelle stratégie mettez-vous en place pour combattre la Violence Éducative Ordinaire ?

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