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Faire de la place à son enfant

Tous les parents ont cela en commun qu’ils rêvent, pour leur enfant, du meilleur. On rêve d’un enfant poli avec mamie, débrouillard en toute occasion, intelligent comme pas deux, gentil avec la dame, généreux avec ses frères et sœurs, brillant à l’école, endurant à la tâche, sportif avec une santé de fer et j’en passe. Certains parents acceptent leur enfant comme ils sont, avec leur fragilité et leurs particularités mais bon nombre d’entre nous attendons quelque chose de précis derrière le très politiquement correct : « Mon fils, quand il sera grand ? Il fera ce qu’il veut ! »…« mais s’il peut être fonctionnaire comme les 95% des adultes de la famille et ne pas changer de région, ça sera mieux », « mais s’il peut « gagner correctement sa vie » dans un milieu CSP+ très urbain et carriériste, c’est encore mieux », « mais s’il peut être musicien comme son père, son grand-père et l’archiduchesse avant lui, c’est mieux, mieux, mieux ».

Nos attentes

Vous l’avez compris, nous avons tous des attentes pour nos enfants, plus ou moins conscientes, plus ou moins enfermantes pour nos petits. Peut-être que vous-même vous avez satisfait à la demande et orienté votre carrière, vos choix de vie, votre vie privée, vos croyances en fonction de ce que la famille ou la société semblait attendre de vous. Si vous êtes heureux, tant mieux ! Si vous l’êtes un peu moins, ne serait-il pas temps de briser l’infernal schéma reproduit depuis les siècles des siècles ?

Maria Montessori, grande pédagogue aux intuitions géniales et visionnaires avaient compris, dans la première moitié du XXe siècle, que les parents ont une attitude naturellement très dirigiste envers leur enfant. Et cela commence, d’après elle, dès le plus jeune âge. Ainsi, au lieu de laisser faire l’enfant par lui-même, on veut, pour son bien, lui montrer la voie à suivre.

De deux choses l’une, entraver ainsi les élans de l’enfant répond, semble-t-il, à deux réactions très naturelles chez les parents :

  • Faire à la place de l’enfant diminue fortement les tensions pour le parent (b’in, oui, laisser un enfant de deux ans mettre seul la table et verser de l’eau dans les verres, ça tourne vite en carnage dans la cuisine !)
  • Faire à la place de l’enfant répond au besoin que le parent a de montrer, d’être celui qui sait, qui transmet. Autrement dit, celui qui surveille, protège, domine et maîtrise la situation !

Leurs besoins

Et si nous laissions l’enfant nous guider pour l’accompagner dans son développement au lieu de vouloir à tout prix l’éduquer de telle ou telle façon ? Maria Montessori a un avis bien tranché sur la question : « L’adulte doit aider l’enfant à agir et à s’exprimer, mais sans jamais agir à sa place à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Chaque fois qu’un adulte aide un enfant alors que c’est inutile, il entrave son développement et risque même – conséquence grave d’une erreur apparemment légère et insignifiante – de l’interrompre ou de le faire dévier quelque peu. »*

 

Accompagner le développement harmonieux

  • Avoir confiance en son enfant pour l’encourager à s’épanouir: l’enfant apprend naturellement par lui-même (il peut parfois même aller plus loin que ce que nous aurions pu attendre de lui !)
  • Créer un environnement propice à son épanouissement autonome (Demander à un enfant de deux ans d’aller chercher dans le four le plat brulant qui pèse lourd paraît effectivement peu adapté à son stade d’apprentissage d’autonomie en cuisine, attendre d’un enfant de dix qu’il soit capable de reconnaître dix variétés d’arbres différents depuis son appartement et sa tablette semble également assez peu pertinent, mais demander à un enfant, même de deux ans de participer aux tâches ménagères, de le laisser même faire seul quand il n’y a pas de danger pour lui – et tant pis pour les tasses si elles tombent ! – , c’est déjà un premier point..)

« Aider la vie, écrit Maria Montessori, ce n’est pas l’endiguer mais toujours chercher à en faciliter le développement ou à la protéger contre les dangers qui pourraient l’appauvrir. »

 

*Remarques préliminaires de Le Manuel pratique de la méthode Montessori, Maria Montessori, Ed. Desclée de Brouwer, 2017

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