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Montessori exactement !

On en parle, on en parle et on en parle, mais c’est quoi cette « méthode Montessori » au juste ?

1 défi

Montessori part du postulat que l’éducation a un défi à relever : celui d’accompagner au mieux le développement naturel de l’enfant, sans entraver son épanouissement, pour que l’être humain réalise son plein potentiel. Et l’école, ou plus généralement l’éducation que l’enfant reçoit, ne permet pas assez cela.

Etrangement, les positions de Maria Montessori, condensées dans des ouvrages écrits il y a plusieurs décennies, résonnent avec des accents d’une étonnante actualité.

Pour Maria Montessori, l’éducation doit se focaliser davantage sur le développement biologique et social de chacun. Au lieu de s’acharner à transmettre un savoir souvent coupé du monde réel et trop peu pragmatique, il faut prendre en considération ce qui se joue chez l’enfant : quelles compétences possède-t-il à tel ou tel stade de sa vie pour comprendre et apprendre ? Comment le lien aux autres favorise-t-il ou au contraire entrave-t-il les apprentissages ?

2 écoles, 2 manières de concevoir l’éducation

« L’éducation courante est pleine de négation » écrit-elle dans L’Esprit Absorbant. Par « pleine de négation », il faut entendre que l’éducation cherche à imposer à l’enfant ce qu’il doit savoir en insistant sur ses manques et ses faiblesses : le maître est tout puissant, l’élève se trompe, c’est mal de se tromper.

Maria Montessori propose, au contraire, une approche qui se libère de cette négation :

– Au lieu « de s’asseoir l’un à côté de l’autre pour écouter quelqu’un parler », la pratique et l’expérimentation mène l’enfant vers la maturité.

– Au lieu d’une éducation qui humilie, qui inhibe et freine les impulsions à grandir des enfants, favoriser l’épanouissement des qualités de chacun mène à être plus fort dans l’adversité.

– Au lieu de cultiver l’esprit de compétition et la rivalité, donner de l’espace à chaque personnalité mène à plus d’humanité.

Le cercle vertueux en 5 étapes

Maturité, force et humanité, c’est bien beau. Mais comment cela se traduit-il concrètement ?

Le cadre

Maria Montessori insiste très fortement sur le cadre. D’après elle, l’enfant absorbe ce qui l’entoure. Un environnement riche et apaisé sera plus à même de favoriser le développement harmonieux de l’enfant. Cette remarque paraît peut-être triviale. Mais que dire des crèches et des cours de récréation, des centres aérés et des complexes de loisirs où stimulations visuelles et auditives rivalisent de sorte que le chaos ne semble plus trop loin ?

On se surprend souvent à tout vouloir pour nos enfants, tout et en même temps (si vous ne voyez pas à quoi cela fait référence, fermez les yeux une seconde et pensez aux courses de Noël et à la chambre de vos enfants…). Or, il ne s’agit pas pour Maria Montessori de tout proposer mais plutôt de « conscientiser » l’environnement.

Certains diront que les écoles Montessori ont quelque chose d’austère. « Ha ! Mon Dieu ! S’exclament-ils d’un air dédaigneux, pas de coin poupée dans la classe !!!? » Dans la démarche Montessori, il s’agit avant tout de favoriser le développement de chaque individu. Le cadre, l’environnement est le premier pas : « Cela ne signifie pas que nous devions le contenter et lui permettre de faire tout ce qui lui plaît, mais nous disposer à collaborer avec l’ordre de la nature (…) : ce développement s’effectue par les expériences propres à l’enfant. »

La posture de l’adulte

« L’enfant a des lois de développement et si nous voulons l’aider à croître nous devons le suivre, et non pas nous imposer à lui. »

Un cadre n’est rien s’il n’est pas pensé par un adulte qui se pose lui-même dans une démarche spécifique. Autrement dit, l’adulte a de gros sabots avec lesquels, même avec les meilleures intentions du monde, il piétine facilement le délicat labeur de l’enfant : notre dureté et notre violence sont parfois des fléaux insoupçonnés pour les plus petits d’entre nous.

« La préparation d’un être qui se destine à aider la vie implique beaucoup plus qu’une simple préparation intellectuelle » peut-on lire dans L’esprit Absorbant. En effet, pour aider un enfant, faut-il encore garder à l’esprit que toute aide inutile constitue un obstacle majeur dans le développement harmonieux d’un enfant.

L’attention

Point central, s’il en est, de la démarche Montessori : le développement de l’attention. « De même que le compas est nécessaire pour fixer un point afin que le cercle soit exact, dans la construction de l’enfant, l’attention est le point essentiel. Il n’est pas dit qu’elle doive toujours se fixer de la même façon, mais, si elle n’est pas fixée, la construction ne peut commencer. Sans cette concentration, ce sont les objets qui possèdent l’enfant. »

L’attention, lorsqu’elle est favorisée chez l’enfant permet :

– l’application au travail choisi librement,

– la concentration sans fatigue,

– l’augmentation des capacités mentales et de l’énergie,

– la maîtrise de soi.

L’activité

 « En Europe et en Amérique, où l’incessant dynamisme de la civilisation a éloigné toujours davantage l’humanité de la nature, la société offre à l’enfant un nombre incalculable de petits jouets, pour répondre à son besoin d’activité, au lieu de lui offrir des moyens qui stimulent son intelligence. »

L’enfant cherche naturellement à grandir et se perfectionner. Comme il a appris « spontanément » à marcher, puis à parler, chaque apprentissage peut être motivé par une sorte d’impératif intérieur. C’est la raison pour laquelle il faut chercher à interagir le moins possible entre l’enfant et ce à quoi il aspire. L’apprentissage, bien présenté, se fait de lui-même, sans qu’il n’y paraisse.

 

La discipline spontanée

« L’homme atteint à l’indépendance par l’effort. Etre capable d’agir soi-même, sans l’aide d’autrui, voilà l’indépendance. »

Lorsque l’enfant apprend sans entrave, il progresse. Les indices de cet état sont les suivants :

– Les apprentissages se font dans la paix et dans la joie.

– L’enfant est capable d’efforts importants et d’endurance.

– L’enfant est en capacité de contrôler ses erreurs, de les corriger et d’apprendre d’elles.

– Il devient inutile de chercher à lui inculquer la discipline. L’enfant s’autodiscipline.

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