Comment l’empathie aide à mieux penser ?
Les années 1970 étaient celles du « Power Flower », les années 2010 seront peut-être celles de la Victoire des Emotions !
Empathie : top 10 des moteurs de recherche
On entend parler partout de « bienveillance » et « d’empathie ». Vous ne trouvez pas que ces mots sont dans toutes les bouches ? Moi, si. Et j’ai le sentiment que c’est une mode assez récente. D’ailleurs, le mot « empathie » figure parmi le top 10 des définitions les plus recherchées en 2017. Si vous ne me croyez pas, regardez donc sur Google Trends !
Si le mot « empathie » a tant le vent en poupe, ce n’est pas par hasard. Et j’aurai tendance à croire que ce phénomène s’explique en partie par le fait que les neurosciences cognitives déferlent dans nos vies : On explique comment fonctionne notre cerveau, on nous exhorte à bien manger, à bouger, à mieux dormir pour le bien-être de notre cerveau. On nous affirme que le cerveau de nos enfants a des pouvoirs infinis. Est-ce que cela veut dire que l’empathie nous aide à mieux penser ?
1. L’empathie : une révolution des émotions
Ca n’a l’air de rien et pourtant c’est une révolution : les personnes nées au milieu du 20e siècle sont surprises quand on leur démontre, électrodes et expériences scientifiques à l’appui, que le cerveau des enfants est extrêmement puissant.
- Dès les premières semaines et mois de vies, l’enfant est capable d’activités cérébrales complexes et multiples.
- Les yeux de leurs aînés s’écarquillent encore plus quand ils découvrent que la maturité cérébrale est optimisée lorsque l’enfant est dans un cocon de bons sentiments. Je vous le donne en mille : la bienveillance et l’empathie !
Le sujet bouleverse les fondements même de notre culture, bien au-delà du choc des générations ou des façons de comprendre et d’appréhender le monde qui nous entoure.
- Descartes disait « je pense donc je suis » et basait l’entièreté de sa réflexion sur le pouvoir de la raison.
- Aujourd’hui les IRM fonctionnelles montrent que la raison n’existe pas seule : nous ne sommes pas purs esprits ! Certains patients souffrant de lésions cérébrales perdent la capacité d’éprouver des émotions et par ce biais la capacité de faire des choix raisonnés (l’histoire de l’américain Phinéas Gage en est la plus célèbre illustration).
2. Sans émotion, pas de raison !
Les émotions ne sont pas des éléments perturbateurs de la réflexion.
- La raison n’existe pas si elle n’est pas incarnée dans le corps.
- La raison n’est pas si elle est détachée des émotions.
On nous recommande dès le plus jeune âge de « garder la tête froide », de bien peser le pour et le contre en mettant de « côté nos émotions » quand il s’agit de prendre une décision importante. Et pourtant, la raison dialogue avec l’émotion. Et c’est la richesse de cet échange qui permet que les informations parviennent jusqu’à notre « conscience » !
- Si ce que tu me dis me laisse totalement indifférent, il y a fort à parier pour que je n’en pense pas grand-chose.
- Si au contraire, ma curiosité est en éveil, je vais activement réfléchir, discuter, échanger : mes émotions vont permettre aux informations « de monter jusqu’à » ma tête, de toucher la raison (et ça marche avec toutes les émotions, plaisantes ou pas).
Une nouvelle façon de réfléchir ?
Le nouveau paradigme de notre époque formidable est peut-être celui-ci : s’il n’y a pas d’émotions, le raisonnement est perturbé. Si je ne ressens pas, je ne peux pas développer une réflexion riche et féconde.
Raisonner, c’est donc :
- Ressentir une émotion,
- incarnée de façon unique et personnelle dans mon corps,
- qui fait naître un dialogue entre moi et le monde.
Alors, concrètement, comment on entretient cela ? comment le développer en soi et chez nos enfants ?
Quelques pistes de réponse se trouvent, je pense, dans des pratiques comme le yoga ou bien encore, dans une communication plus respectueuse et plus tolérante. J’en parle dessous.
Et n’oubliez pas ! Votre contribution est importante : quelle recette utilisez-vous dans votre quotidien pour installer un climat d’empathie et de bienveillance ? Y a-t-il des situations où vous vous sentez mieux outillé que d’autres ?