fbpx

Ce qui se passe vraiment dans sa tête

PERPLEXITE DEVANT LES REACTIONS EXCESSIVES

Combien de fois vous êtes-vous dit devant un incident d’apparence assez banale : « Incroyable ! Quel fichu caractère cet enfant ! Mais où a-t-il été cherché autant de hargne ? Comment est-il humainement possible de pousser des cris aussi stridents ? »

Bienvenue au pays merveilleux (et paradoxal) des parents face à leur progéniture où il n’est pas rare de rester sans voix devant les comportements ou les réactions explosives de nos petits.

IMMATURITE DU CERVEAU DE L’ENFANT

Les neurosciences ont prouvé que le cerveau de l’enfant est encore immature. Pas étonnant, en somme, quand on pense que l’enfant est en pleine croissance ! Pourtant, dans nos habitudes et nos cultures, on a tendance à attendre de nos enfants des réactions qui répondent à une certaine logique, une certaine norme, comme si l’enfant, aussi petit soit-il, devait répondre avec maturité en toute occasion. Il est, en effet, parfois difficile de supporter une explosion de rage lorsque notre petit se voit emprunter un jouet par son frère ou sa sœur. Les cris et les larmes qui se déversent à ce moment-là nous paraissent disproportionnés. Et nous avons tendance à réagir assez rudement à ce genre de « débordement ».

EXPERIENCE VECUE, ENREGISTREE PAR LE CERVEAU DES EMOTIONS

Pourtant, on pourrait s’interroger soi-même pour savoir s’il ne nous arrive pas, à nous adultes dont le cerveau a – à priori – bel et bien fini de se façonner, de réagir de façon excessive dans certaines situations. Et les neurosciences le disent également : la partie du cerveau, spécialiste des questions émotionnelles, l’amygdale, enregistre les expériences vécues comme autant d’outils qu’elle réutilisera pour vivre les expériences à venir.

Autrement dit, face à une expérience donnée, on réagit souvent – dans un premier temps – à partir non pas de l’expérience vécue sur le moment mais de souvenirs passés. D’où le décalage parfois, l’excès ou des réactions peu appropriées au moment présent.

CONSCIENCE DE SOI

Mais rassurons-nous, le cerveau – c’est encore les spécialistes des neurosciences qui le disent – est d’une formidable plasticité. Autrement dit, ça se travaille ! Et ça se travaille dès l’enfance !

Notre éducation nous a peu poussé à développer notre intelligence émotionnelle, celle qui nous permet d’être « conscients à la fois de notre humeur du moment et de nos pensées relatives à cette humeur » comme le dit avec justesse John Mayer. Et pourtant c’est bien cette conscience-là, cette conscience de soi, qui va permettre au parent et à l’enfant de communiquer efficacement sur ce qu’il ressent. Exit, donc, les réactions disproportionnées dans des situations conflictuelles ou délicates : la conscience de ce que l’on ressent permet de mettre à distance ce même ressenti et permet de relativiser.

QUE FAIRE ? DEVELOPPER LA CONSCIENCE DE SES EMOTIONS

Accompagner les enfants pour qu’ils développent leur conscience de soi c’est donc savoir accueillir les émotions qui les traversent, avec empathie et bienveillance. Il faut les aider à verbaliser ce qu’ils ressentent pour qu’ils prennent conscience de ce qui les traversent. En grandissant, ils sauront mieux reconnaître leurs émotions.

  1. Il est inutile et même contreproductif de gronder l’enfant qui se sent déjà assez frustré.

Si le petit hurle à la mort parce que son frère lui a pris son camion de pompier adoré, inutile d’en rajouter par une réprimande ou une remarque désobligeante du genre « qu’est-ce que tu es casse-pied ! », « tu es vraiment insupportable, tu peux prêter ton jouet, ça ne va pas te tuer ! ».

  1. Il est inutile de demander « pourquoi ? »

Inutile, également, de poser à un enfant surexcité la question du : « pourquoi fais-tu cela ? Qu’est-ce qui te passe par la tête ? ». L’enfant n’a pas les outils nécessaires pour le dire ! La question du « pourquoi » interroge l’acte en lui-même et non pas les émotions qui traversent l’enfant.

– Il est utile et plus efficace de reconnaître la frustration de l’enfant.

Si l’enfant, en pleine exposition de fureur, entend que son parent – sans cautionner cependant la violence – reconnaît son droit à exprimer son mécontentement, il y a de forte chance pour que son chagrin et sa colère diminuent. On peut formuler de façon assez neutre les faits : « je vois que c’est très difficile pour toi de partager ton jouet. » Puis émettre une piste permettant de trouver une solution partielle au problème : « Ton frère te le rendra quand il aura fini de jouer avec. En attendant, tu peux t’intéresser à tel autre jouet. »

Reconnaître que l’enfant est frustré va lui permettre, s’il est assez grand pour le faire (mais même un enfant de deux ans qui commence à parler le peut), de verbaliser son émotion en reprenant la piste offerte par son parent :

« – Je vois que c’est très difficile pour toi de partager ton jouet.

– Oui, je suis en colère ! »

Ça n’a l’air de rien et pourtant c’est le début d’un long chemin vers une meilleure conscience de soi, grâce à des sentiments compris, accueillis et reconnus.

Et le schéma fonctionne aussi bien avec les tout-petits et les plus grands. Bien sûr, un ado ne pleure pas quand on lui pique son camion de pompier en plastique, quoi que…

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire